IMBROGLIO
Au pied du Corum,
les oeuvres vandalisées n'ont pas été réparées, plus de trois ans après Mieux vaut tard que jamais. Midi Libre a reçu ce week-end un courriel de l'artiste américain Allan McCollum. Celui-ci revient sur une histoire ancienne (lire ci-dessous). Entre 1998 et 2000, il avait réalisé, à l'invitation de la Ville et de Tam, des oeuvres d'art, sises près du Corum, pour la mise en service de la ligne 1 du tramway.
Aujourd'hui, cet artiste s'étonne que, trois ans après les faits, les oeuvres d'art vandalisées n'aient pas été nettoyées. «Elles ont été coulées dans de la résine epoxy de couleur et elles ont été complètement ruinées par de la peinture de couleur argent. J'espérais que l'on ait rétabli mon travail depuis», dit-il avec la complicité de
Google traducteur, car l'artiste ne maîtrise pas le français. Allan McCollum parle d'une «relative simplicité» pour évoquer le rétablissement de la surface d'origine.
Mais ce qui semble le conduire à réagir aujourd'hui est tout autre. Il dit d'ailleurs avoir alerté Hélène Mandroux dans une lettre écrite en anglais. «Ce qui est très douloureux pour moi est que la personne qui a peint mon travail a publié son acte sur internet et fait la promotion de son forfait. Il s'agit d'un étudiant de l'école nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy.» McCollum donne d'ailleurs son nom.
Mais ce qui est "too much", c'est que l'artiste a reçu une lettre d'un professeur de l'école ! «De façon inexplicable, il exprime de la fierté sur l'habileté artistique de son élève. Et il a aussi publié un texte dans un magazine de mode en décrivant les actes de vandalisme comme "artistiques" et "inspirants".» Il donne même des liens internet qui attestent de sa bonne foi. Du coup, Allan McCollum a écrit au directeur de l'école pour lui faire part de sa double émotion. Lequel se défend en disant que l'étudiant n'était pas encore dans l'école au moment des faits reprochés et que les activités de critique d'art du prof en question sont indépendantes de son enseignement. Il concède tout de même qu'il «n'accepte pas la promotion d'actes illégaux commis par un étudiant de l'école». Ouf ! Aujourd'hui, Allan McCollum, qui a aussi saisi par écrit Dominique Thévenot, le responsable des arts plastiques de la Ville, ne sait plus quoi faire. «Triste et frustré», il dit ne pas avoir assez d'argent pour payer un avocat et engager une action contre la Ville. Mais il sait aussi ce que dit l'article 9 du contrat de commande lié à la maintenance de l'oeuvre qu'il a signé. En cas de détérioration constatée, Tam s'engage à assurer la réparation ou la remise en état, l'artiste s'engageant lui à fournir conseils ou recommandations. Alors y'a plus qu'à !